vendredi 26 août 2011

Xavier Veilhan, Orchestra, galerie Perrotin


L'artiste Xavier Veilhan va exposer prochainement à la galerie Perrotin ses dernières œuvres à travers une exposition intitulée Orchestra. Ses dernières expositions Versailles et Free Fall (à Tokyo) ont su marqué les esprits à travers des œuvres puissantes s'adaptant aux lieux dans lesquelles elles sont exposées. La démarche de l'artiste principalement axée sur des sculptures et des installations s'adapte aux contextes tout en faisant référence de façon moderne à l'histoire de l'art.

Communiqué de la galerie :

« Orchestra », sonne sous la direction de l’artiste Xavier Veilhan telle une polyphonie d’objets renouvelant la perception de l’espace de la galerie Perrotin à Paris. Xavier Veilhan signe ici une synthèse paradoxale de son travail. En effet, cet événement, par les oeuvres présentées — pour la plupart inédites —, marque un tournant en même temps qu’il amorce un retour introspectif dans la démarche de l’artiste. Les nouvelles formes présentées ne sont pas une négation des travaux antérieurs, mais plutôt inscrites dans leur continuité. « Le Mobile n°4 » ou les « Stabiles » se placent par exemple dans le champ ouvert par Calder et exploité de manière contemporaine à plusieurs reprises par Xavier Veilhan. Il revient aussi à la peinture, en nous présentant des images désuètes — arbres, oiseaux — de fabrication traditionnelle, qui tranchent à première vue avec la technicité de certaines oeuvres comme « Turbine » et contredisent même l’autonomie de production des «Pendule Dripping ». Xavier Veilhan rappelle de ce fait son intérêt pour la technique et son évolution au regard de l’histoire de l’art.

« Orchestra » est toutefois une synthèse paradoxale, car si les œuvres se placent dans une continuité conceptuelle ou thématique, elle marque également un tournant visuel et formel dans la démarche de l’artiste. « Marine » par exemple, n’est pas facettée comme l’étaient les « Architectes ». Cette sculpture plus vraisemblable, explicite le statut d’empreinte du réel qu’entretient la statuaire dans la démarche de Xavier Veilhan. Les dispositifs de monstration englobent l’espace et instaurent une confrontation directe entre le spectateur et les figures représentées. « Le Monument », véritable espace architecturé suprématiste — autre évolution de l’oeuvre de Xavier Veilhan — est ainsi praticable par les visiteurs.

« Orchestra » est par conséquent une œuvre en soi invitant à la déambulation et à la contemplation. Le public devient acteur de l’exposition en traversant par exemple « Les Rayons », une œuvre pénétrable qui évoque Fred Sandback et Jesús-Rafael Soto.
« Orchestra » dépeint un nouvel espace entre réalité et fiction qui voit émerger un monument, rayonner une installation ou se mouvoir une turbine... autant d’éléments qui perturbent le réel. Cette composition s’achève magistralement avec le regard hypnotique d’un gorille. Choix dont l’artiste se justifie en exprimant « qu’il y a une propension naturelle à projeter des caractères humains sur des animaux, ce qui est une aberration par ailleurs, mais une belle aberration ». Ce regard transperçant invite à la contemplation et à la réflexion sur cette symphonie d’objets inédits, et sonne la fin d’ « Orchestra » d’un titre musical « Gorilla Gorilla Gorilla ».
Thomas Fort







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