mardi 5 avril 2011

Vaudou, une exposition d'exception à la fondation Cartier

Jacques Kerchache, Dahomey, 1967-1968

Archives Anne et Jacques Kerchache

photo © Marcel Arbouy


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, patine sacrificielle,

Courtesy Robert T. Wall Family

Photo © Yuji Ono


Botchio Nago, Bénin

Bois,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, corde, patine sacrificielle,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, corde, os, crâne de canard, métal, terre cuite,

coquillages, perles, plumes, tissu, poils, végétaux,

Collection Michel Propper

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bronze, corde, cadenas, clé, mica, perles, argile, patine sacrificielle

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculptures vaudou Nago et Fon, Bénin

Bois, corde, argile, patine sacrificielle,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Pour commémorer le dixième anniversaire de la disparition de l'explorateur esthète Jacques Kerchache, la fondation Cartier a organisé une exposition exceptionnelle intitulée Vaudou, consacrée aux sculptures traditionnelles d'Afrique occidentale que l'on nomme bocio.

"Ces sculptures sont reliées à l'énergie des divinités vaudou. Elles sont les intermédiaires entre le monde visible et le monde spirituel. (...) Utilisées dans le but de nuire et/ou de protéger, elles sont susceptibles de modifier le cours des existences. Leur force est à la fois visuelle et métaphysique, comme l'indique leur nom, bocio, qui signifie cadavre (cio) doté de pouvoir (bo)"


Cette exposition m'a dérangée, troublée et émue. On ne sort pas indemne de l'exposition Vaudou. Les objets présentés appartiennent au domaine du sacré et non au domaine de l'art bien qu'ils soient chargés d'une esthétique puissante. On se sent terriblement profane face à ces sculptures chargées de symbolique.


Par ailleurs, la scénographie élitiste et austère de l'exposition réalisée par Enzo Mari, un ponte du design italien, n'est pas adaptée. La première salle suggérant un village africain est réussie mais la salle au sous-sol (le cœur de l'exposition) est franchement agaçante. Une cinquantaine de bocio sont présentés dans des petites vitrines, comme des objets de luxe, sans la moindre explication. Certaines statuettes sont mal éclairées, la pénombre dissimule les détails. On ne présente pas des statuettes sacrées comme une collection de sacs Vuitton. C'est choquant.


Malgré tout, la collection de bocio issue des expéditions au Bénin de Jacques Kerchache est extraordinaire. On se laisse happer par la splendeur mystérieuse et envoûtante de ces statuettes recouvertes de patine sacrificielle, dotées de pouvoirs maléfiques ou protecteurs. L'assemblage complexe de matières végétales et animales projette l'essence de l'âme, de la vie et parfois de la mort. Le caractère magique des bioco est renforcé par leur aspect vivant, ces statuettes semblent être dotées d'une âme.


VAUDOU

du 5 avril au 25 septembre 2011

Fondation Cartier

261, bd Raspail

75014 Paris


visite virtuelle et documents :

www.vaudou-vodun.com

Fondation Cartier

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