mardi 5 juillet 2011

Rituels à la fondation Ricard

Markus Hansen, Hare with my own eyes, 2008
Courtesy de l'artiste et galerie Virgil de Voldère, New York

Julien Salaud, Constellation du cerf II, 2011.
Cerf empaillé, clous, fils de coton. 198 X 103 X 206.
Courtesy de l’artiste. Photo: Julien Salaud.

Markus Hansen, à droite : Pig with my own eyes, 2011
à gauche : Calf with my own eyes, 2011
Collection de l'artiste

Rituels est une exposition étonnante proposée par Gaël Charbau (rédacteur en chef du journal Particules) à voir actuellement à la fondation Ricard jusqu'au 9 Juillet. On pourra notamment apprécier les œuvres de Vidya Gastaldon, Théo Mercier, Alexandre Joly, Julien Salaud et Markus Hansen. Communiqué de l'exposition :

"L'exposition Rituels. propose un ensemble d'œuvres qui manifeste par leur signification ou leur mode d'élaboration une possible célébration contemporaine de la nature.

Comment certains artistes rendent-ils compte, avec des moyens matériels traditionnels ou actuels, de forces supposées "supérieures" ou échappant à la raison? Comment manifestent-ils aujourd'hui cet impératif qui incite l'homme à exalter ou à honorer son environnement pour s'attirer les faveurs divines, la vigueur animale ou conjurer la violence de la mort ?

Les rituels se manifestent par un double mouvement. Dans un premier temps, il s'agit de prendre du recul, d'observer la nature ou de la contempler, de la décrire, de la rendre "possible": on raconte la nature en lui découvrant des origines et une organisation.

C'est le rôle du mythe. Dans un deuxième mouvement, on se rapproche de la nature en quelque sorte, en cherchant à agir sur elle, par des actions profondément significatives et liées aux mythes qu'elles manifestent : c'est le rôle du rituel, constitué de paroles proférées, de gestes accomplis et d'objets manipulés.

On ne donnera aucune explication trop précise à l'exposition Rituels. : aucune pièce ne vient en justifier une autre, mais l'ensemble des pratiques mises en scène ici, ou manifestées là, constitue autant de facettes d'une possible unité narrative dans l'exposition. Un mythe est en effet la totalité de ses variantes, "il n'y a pas de bonne version [d'un mythe], ni de forme authentique ou primitive, toutes les versions doivent être prises au sérieux". (1)
En guise de fil conducteur on se contentera donc de suggérer quelques pistes d'investigation :
- l'éloge, mystère et mystique du règne animal dans les œuvres de Julien Salaud, Théo Mercier, Markus Hansen ou Alexandre Joly.
- l'errance contemplative, dans Grand Capricorne, une vidéo d'Alex Pou librement inspirée de l'ermite Knud Viktor qui, selon la légende, "entend tout", des vers creusant les arbres aux météorites rentrant dans l'atmosphère.
- la contemplation des phases de la lune et des variations du ciel, qu'Ann Craven peint avec systématisme en plaçant son chevalet à l'air libre, durant la nuit (série des Lunes Shadows Moon).
- les représentations symboliques ou fantasmatiques du cosmos et du vivant (aquarelles de Vidya Gastaldon, dessins de Julien Salaud).
- la surface poétique d'un objet auquel on donne une force symbolique : Trouvé, manipulé, transformé (Laurent le Deunff), passé de l'empreinte du vivant au monde fonctionnel du design (Julia Lohmann), ou dévié de son origine et vidé de son usage (Stéphane Vigny).
- La scansion hypnotique et la vibration du temps dans l'oeuvre de Neïl Beloufa.

Construite comme un parcours immersif et peut-être initiatique, l'exposition propose une mise en relation synesthésique des œuvres, par l'intermédiaire de gestes, de sonorités, de pratiques et d'échos formels qui invitent le spectateur à quitter un moment la réalité urbaine pour prendre part à cette illusoire cérémonie".

Gaël Charbau, mars 2011.

(1) Claude Lévi-Strauss, entretien avec Didier Eribon.

Rituels jusqu'au 9 juillet

Fondation Ricard

12 rue Boissy d'Anglas

75008 Paris

Claude Cahun au Jeu de Paume

Claude Cahun, Sans titre, vers 1939
Collection Christian Bouqueret, Paris
Tirage gélatino-argentique24,5 x 19 cm
Claude Cahun et Moore, Aveux non avenus, planche I, 1929-1930
Tirage gélatino-argentique(photomontage) 40 x 25 cm Collection particulière
© Photo Béatrice Hatala
Claude Cahun, Autoportrait, 1929
Tirage gélatino-argentique14 x 9 cm Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
© Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris

— communiqué du Jeu de Paume —

Claude Cahun, née Lucy Schwob (1894-1954), est à la fois écrivain, femme de théâtre, et photographe.

Intimiste, poétique et largement autobiographique, l'œuvre de Claude Cahun, qui s’étale sur une vaste période allant de 1910 à 1954 — peu avant sa mort —, échappe aux tentatives de classification ou de rapprochement. Ce sont sans doute ses autoportraits qui ont suscité le plus d’intérêt. L’artiste s’y sert de sa propre image pour démonter un à un les clichés associés à l’identité. Claude Cahun s’est réinventée à travers la photographie (comme à travers l’écriture), en posant pour l’objectif avec un sens aigu de la performance, habillée en femme, en homme, cheveux longs ou crâne rasé (chose des plus incongrues pour une femme de l’époque).

Longtemps méconnue, l'œuvre photographique de Claude Cahun s'est imposée ces dernières années comme l'une des plus originales et des plus fortes de la première moitié du XXe siècle. Elle marque rétrospectivement un jalon capital dans l'histoire du surréalisme tout en faisant écho à l'esthétique contemporaine.
L’exposition du Jeu de Paume, la première de cette importance en France depuis seize ans, réunira un large ensemble d’oeuvres majeures, dont quelques pièces peu connues ou jamais exposées, et mettra en valeur à la fois la diversité et l’unité de la démarche photographique de Claude Cahun.

Claude Cahun
jusqu'au 25 septembre 2011
Jeu de Paume
1, place de la concorde
Paris

samedi 2 juillet 2011

Nils Udo à la galerie Pierre Alain Challier



Nils Udo, le fameux artiste du land art expose actuellement ses tableaux et photographies à la galerie Pierre Alain Challier jusqu'au 30 juillet.

L'expérience de la Nature
Peintures et photographies inédites de Nils Udo

Né en 1937 en Bavière, pionnier de l’art dans la nature, au travers de ses installations végétales et minérales éphémères Nils-Udo révèle la fragilité mais aussi la force du monde qui nous entoure. Ses photographies poétiques de nids de neige, de déserts sculptés par le vent ou de tourbières irlandaises sont exposées pour la première fois à côté de ses dernières huiles sur toile.

Parallèlement, une rétrospective a lieu tout l’été à l'Adresse Musée de la Poste www.ladressemuseedelaposte.fr


galerie Pierre Alain Challier
8, rue Debelleyme
Paris 75003

lundi 27 juin 2011

Bestiaire à la galerie Maeght

Nicolas Bruant, Crocodile, 1976
Courtesy Galerie Maeght

Dernier jours pour aller voir la magnifique sélection de photographies sur les animaux à la galerie Maeght.

L'exposition Bestiaire propose de s’attarder sur le regard que dix grands photographes et deux artistes posent sur le monde animalier. La galerie Maeght propose un ensemble exceptionnel de photographies montrant aussi bien des animaux dans la nature (Yann Arthus Bertrand, Nicolas Bruant),dans les zoos (Jean-Marc Coudour) que des images naturalistes (Paul Sarosta) ou plus narratives (Elliott Erwitt). Elle présente des photomontages et images poétiques ou critiques de Frank Horvat, Michel Vanden Eeckhoudt, Sarah Moon, Jean-François Spricigo et Joel-Peter Witkin. En contrepoint, un Tigre de Jacques Monory et des sculptures de Ruth Adler.

à lire
Galerie Maeght
42, rue du Bac
75 007 Paris
Maeght.com

jeudi 5 mai 2011

Shoja Azari, There are no non-believers in Hell


Shoja Azari, The Day of the Last Judgment (Coffee House Painting) - Extrait, 2009
Installation vidéo/audio sur toile, 5 min 30 sec
Conception graphique : Nariman Hamed
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris.

Les œuvres exceptionnelles de Shoja Azari à la galerie Jérôme de Noirmont répondent parfaitement à la triste actualité. L'exposition There are no non-believers in Hell est encore visible jusqu'au 19 mai. A voir absolument.

— Communiqué de la galerie —

Du 1er avril au 19 mai, la Galerie Jérôme de Noirmont a le plaisir de dévoiler pour la première fois en France le travail de l’artiste et vidéaste iranien Shoja Azari avec ses créations les plus récentes.
Shoja Azari, né à Shiraz (Iran) en 1958, vit aux Etats-Unis depuis 1983. Son œuvre est emblématique de l’engagement politique de la scène artistique contemporaine iranienne et de sa nouvelle génération de créateurs, souvent exilés hors de leurs frontières, qui tentent d’éclairer les métamorphoses de la société iranienne et les aspirations de sa jeunesse.

Pendant la première moitié du XXème siècle, l’art iranien était l’apanage du Shah et de sa cour. Dès lors qu’il s’en affranchit, il devient un faire-valoir des préoccupations étatiques et se trouve soumis à une relative censure. Après la Révolution de 1979, cette censure prend de l’ampleur demandant à l’art d’être en conformité avec les nouvelles normes islamiques. Le régime de Khomeiny instaure un contrôle des mœurs extrêmement autoritaire, imposant un code moral de représentation artistique en adéquation avec les objectifs idéologiques du nouveau gouvernement religieux.

Aujourd’hui les artistes de la diaspora iranienne tels que Shoja Azari ou Shirin Neshat - avec laquelle il vit et collabore depuis 1997 - apparaissent comme les dignes héritiers d’une vitalité qui n’en est plus à ses débuts. Aussi, au moment où l’Occident cherche à mieux cerner la mosaïque islamique, ces artistes, riches d’une double culture, celle de leur pays d’origine, l’Iran, et la culture occidentale moderne découverte en exil, offrent un regard alternatif sur le monde musulman, dégagé de tout stéréotype. Une identité culturelle omniprésente que Shoja Azari associe à un langage plastique résolument moderne pour mieux révéler les malaises provoqués par les fanatismes religieux, aussi bien dans son pays d’accueil que dans son pays d’origine. Un regard extraterritorial où art et politique deviennent indissociables : « Mes travaux sont enracinés dans mon histoire culturelle personnelle, incluant les miniatures persanes comme, vivant à l’étranger, l’histoire de l’art abstrait, minimal et conceptuel occidental. »
S’inspirant des tensions politiques qui agitent le Moyen-Orient, il dénonce les dérives de la radicalisation religieuse et les affrontements politiques et humains qui en découlent. Fidèle à son héritage, il reprend l’iconographie populaire et religieuse iranienne et l’associe aux conflits vus et vécus à travers les médias américains. Un art engagé où se mêlent peinture et vidéo, tradition persane et modernité occidentale.

A l’étage de la galerie, la dernière installation vidéo de l’artiste est projetée sur 2 murs adjacents. Le titre,There are no non-believers in Hell (2010), qui est aussi celui de l’exposition, fait écho au sermon d’un fondamentaliste américain qui avait créé la polémique en appelant à un autodafé du Coran en septembre 2010. Ce discours est révélateur d’une islamophobie croissante aux Etats-Unis depuis les attentats du 11 septembre, qui résonne et inquiète dans cette installation vidéo. La voix prend tout son sens ici à la lecture des images : les œuvres de grands maîtres de la peinture Occidentale - Rembrandt avec Le Sacrifice d’Isaac par Abraham et Le Caravage avec L’incrédulité de Saint Thomas - sont en proie aux flammes. En détruisant et en associant ces deux toiles – symboles de l’art occidental mais aussi du doute et de la foi - au prêche d’un extrémiste religieux américain, Shoja Azari inverse le stéréotype occidental qui assimile radicalisme religieux et Islam.
Deux photographies, créées à partir des mêmes images, seront exposées aussi.

Dans la seconde projection vidéo exposée, The Day of the Last Judgment (2009), Azari détourne les « peintures des cafés littéraires » de Téhéran, constituant un genre spécifique en Iran depuis la fin du 19ème siècle et considérées, de par leur nature narrative, comme précurseurs du cinéma iranien. Leurs sujets, principalement religieux, représentent des scènes de l’histoire du chiisme ou encore l’Apocalypse. Ici l’artiste reprend une des plus célèbres peintures religieuses classiques, celle de Mohammad Modabber (The Day of the Last Judgment, 1897) qu’il transforme en une grande fresque animée, vision actuelle et vivante de l’enfer.

Au milieu de scènes de paradis et de perdition, est projeté un canevas visuel des violences emblématiques des 40 dernières années au Moyen-Orient: marche des forces du Hezbollah, tirs de roquettes américains, affrontement israélo-palestinien, assassinat à Téhéran d’un opposant politique, autant d’images en mouvement dont la petite dimension qui rappelle les miniatures persanes contraste avec la brutalité qu’elles mettent en scène et la dimension globale du chaos que ces vidéos illustrent. C’est un panorama sur lequel les voix de Lynndie England, d’un kamikaze, ou encore d’Hassan Nasrallah émergent. Shoja Azari devient alors le narrateur indirect de ces scènes quotidiennes auxquelles nous ont habitués les medias. Comme dans l’œuvre précédente, le feu ravage la toile, les images vidéo se font et se défont au rythme des flammes…
A mi-chemin entre tradition et modernité, l’artiste réalise ici une œuvre résolument engagée où les frontières visuelles, plastiques, culturelles et historiques sont abolies.

Aux côtés de ces œuvres audiovisuelles, Shoja Azari procède une nouvelle fois à la déconstruction formelle du sacré et de l’iconographie Shiite dans sa série des Icons (2010). Cinq portraits-vidéos reprennent les représentations officielles des Imams, martyrs et saints islamiques ; ces icones traditionnellement masculines, figurant les héros religieux de la résistance Shiite face à la domination Sunnite, font partie du quotidien iranien et ont largement envahi boutiques, restaurants et foyers depuis la Révolution de 1979.
Shoja Azari n’hésite pas ici à détourner l’image pieuse de ces grandes figures populaires en substituant à leur visage celui de femmes iraniennes contemporaines. L’icône devient alors vivante, humaine, féminine… Une transgression du sacré dont l’étrangeté interpelle. «J’ai masqué la barbe, j’ai regardé les yeux, et les sourcils, et j’ai réalisé qu’il s’agissait en fait de femmes déguisées. » Lorsqu’il réalise cette série, Shoja Azari évoque le destin de ces femmes martyres, victimes citoyennes de la Révolution Verte, celles là même qui vénéraient ces icônes.
Avec Icon #3, c’est ainsi la représentation de l’Imam Reza, huitième imam chiite mort en martyr au IXe siècle, qui est détourné. Recouvert d’un turban vert, couleur symbolique de l’Iran devenue en 2009 couleur de l’opposition, il devient une jeune femme éplorée, au visage larmoyant. L’icône religieuse devient alors icône populaire, ancrée dans la réalité…

La manipulation du sacré, la diversité des références iconographiques, la fusion entre plusieurs médias visuels et sonores sont caractéristiques du travail de Shoja Azari.
Ces contrastes que l’on retrouve dans ces scènes instables, à la fois banales et brutales, nous donnent à voir les différentes « couches de réalité » qu’entrevoit l’artiste : ce n’est pas le réalisme d’un narratif linéaire qui l’intéresse, mais la densité d’une réalité qui ne s’exprime jamais de façon unilatérale mais sous forme de chemins croisés, parfois opposés.
Entre tradition et modernité, passé et présent, Shoja Azari est l’artiste de cette zone nébuleuse entre doute et certitude qui subsiste en chaque individu. Il devient le loup dans la bergerie, joue littéralement avec le feu et excelle dans la confusion des apparences, de nos illusions et de nos évidences.


Shoja Azari, Hell is No Joke II, 2010
Tirage couleur, 6 exemplaires, 152,4 x 101,6 cm
Conception graphique : Nariman Hamed
Courtesy Galerie Jérôme de Noirmont, Paris

Chiharu Shiota, HOME OF MEMORY à la maison rouge

IMG/flv/CHIHARU.flv


La maison rouge présente la première grande exposition parisienne de Chiharu Shiota, artiste japonaise établie à Berlin. Celle-ci réalisera deux installations monumentales pour la maison rouge : After the dream, une pièce de fils tendus dans l’espace et From where we come and what we are une œuvre inédite, constituée de valises. Une sélection de dessins sera également présentée.

Depuis le milieu des années 90, Chiharu Shiota a fait des installations de fils entrelacés sa signature. Tendant des fils de laine noirs aux murs, sols et plafonds des espaces d’exposition, elle crée des réseaux graphiques impressionnants, au travers desquels le visiteur doit trouver son chemin et sa place. Ces toiles gigantesques enveloppent très souvent des objets de son quotidien : chaises, lits, pianos, vêtements, comme si l’artiste essayait, en les retenant prisonniers dans sa toile, de conserver la trace de ces objets qui menacent de disparaître de sa mémoire.
Les fils de laine s’apparentent à des traits de crayon dessinés dans l’espace, dont l’accumulation fait écran à la vision du visiteur, tout en générant la dimension sculpturale de l’œuvre ; de simples robes blanches suspendues, enveloppées dans cette toile impénétrable, y projettent des corps absents. Invité à pénétrer dans l’installation, le visiteur a l’impression d’avancer dans la matérialisation d’une image mentale.
Dans la seconde installation que propose Chiharu Shiota à la maison rouge, l’artiste s’empare d’un matériau encore inédit dans son œuvre : des centaines de valises d’occasion, réunies pour fabriquer un abri, un archétype de maison. IntituléeFrom where we come and what we are, l’installation matérialise un questionnement souvent présent dans le travail de l’artiste : quels souvenirs matériels et psychiques conserve-t-on de son passé ? Les souvenirs nous construisent-ils ou nous empêchent-ils d’avancer ?

Chiharu Shiota
Home of Memory
jusqu'au 15 mai
10 bd de la Bastille
75012 Paris

Michel De Broin, SHARED PROPULSION CAR


Michel de Broin, Shared propulsion car, 2005.
carrosserie de voiture et pédaliers

« Toutes les composantes d’une Buick Regal 1986 jugées superflues – le moteur, la suspension, la transmission, le système électrique – ont été retirées pour réduire au maximum le poids du véhicule tout en conservant son apparence. La carrosserie a ensuite été équipée d’un ensemble mécanique constitué de quatre pédaliers autonomes permettant aux passagers de former un groupe auto propulseur. Une transmission a été mise au point afin de transmettre la puissance fournie par les passagers aux roues motrices. » Michel De Broin

Quelques mots sur la pièce Shared Propulsion Car :


L’artiste canadien Michel De Broin a inventé un moyen de transport alternatif qui répond à la fois à la crise pétrolière et à l’individualisme de nos sociétés. Non polluante, participative, économique, classieuse, gratuite, autonome, unique et sport, la Shared Propulsion Car de Michel de Broin révolutionne l’automobile et réconcilie enfin amateurs de belles voitures et écologistes les plus convaincus. Elle marie le charme vintage et le confort moderne d’une Buick Regal 1986 - intérieur spacieux et robustesse des voitures d’antan – tout en étant totalement inoffensive pour l’environnement. La Shared Propulsion Car fonctionne en effet sans moteur et se meut grâce à la seule et unique volonté de ses occupants. Plus de gaz polluants, plus de rejets toxiques et malodorants, plus de dépendance au pétrole, plus de danger pour les piétons, plus d’entretien coûteux : le nec plus ultra des moyens de locomotion ! Autre avantage de la Shared Propulsion Car : elle rend le covoiturage immédiatement productif et obligatoire. Pour avancer, vous aurez impérativement besoin de trois personnes à vos côtés. Ils partageront ainsi une expérience unique qui leur permettra non seulement de se rendre à destination, mais aussi d’affiner leurs gambettes avant l’été. Un esprit sain dans une voiture saine, une réponse ludique à notre folie consommatrice comme à la morosité des préceptes écologiques. Gageons que la bonne humeur des passagers gagnera vite les passants, étonnés et ravis devant cette solution révolutionnaire, et espérons que ce transfert de technologie de l'Amérique vers la France donne des idées. Nous assisterons peut-être dans les jours prochains au retrait massif des moteurs dans les voitures automobiles. Adaptation et traduction libre à partir du texte de Bernard Shutze

Shared propulsion car sera présentée dans le cadre d'une exposition collective Parking de sculptures (jusqu'au 31 décembre 2011) au Confort moderne à Poitiers.

Prochainement au Confort moderne, Less Playboy is More Cowboy le 1er, 2 et 3 juin avec l'intervention de We are the Painters.

samedi 23 avril 2011

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil. Haruki Murakami


"Cela faisait longtemps que je n'avais pas vu le jour se lever. Une ligne bleue apparut dans un coin du ciel, puis s'étendit comme de l'encre absorbée par un buvard. Si on avait rassemblé toutes les nuances de bleu existant dans le monde pour en trouver un qui fasse l'unanimité, qui soit le bleu par excellence, je crois que c'est ce bleu-là qu'on aurait choisi."

Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil

Haruki Murakami

lundi 18 avril 2011

le magazine MAGAZINE à la galerie 12 mail

magazine n°7
décembre 2000
direction artistique Yorgo Tloupas
rédaction en chef Angelo Cirimele


La galerie 12 mail accueille le magazine MAGAZINE. L'exposition retrace 12 ans de parcours d'un magazine gratuit inclassable traitant de la presse underground, d'art, de mode, de design, de photographie, de publicité, etc. Le gratuit sortait tous les deux mois et était distribué dans des galeries, concept stores, cafés, musées, etc. Son fondateur, Angelo Cirimele a fait évoluer la formule depuis 2010, MAGAZINE est devenu un trismestriel payant, il est distribué en kiosque. Son contenu traite toujours des mêmes thèmes et conserve son ton parfois irrévérencieux notamment à travers son interview "off record" (interview anonyme d'un professionnel qui explique les mécanismes de son métier en toute liberté).

magazine MAGAZINE
jusqu'au 10 juin 2011
galerie 12 mail
12 rue du Mail
75002 Paris

un lieu à suivre :

mardi 5 avril 2011

Vaudou, une exposition d'exception à la fondation Cartier

Jacques Kerchache, Dahomey, 1967-1968

Archives Anne et Jacques Kerchache

photo © Marcel Arbouy


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, patine sacrificielle,

Courtesy Robert T. Wall Family

Photo © Yuji Ono


Botchio Nago, Bénin

Bois,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, corde, patine sacrificielle,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bois, corde, os, crâne de canard, métal, terre cuite,

coquillages, perles, plumes, tissu, poils, végétaux,

Collection Michel Propper

Photo © Yuji Ono


Sculpture vaudou Fon, Bénin

Bronze, corde, cadenas, clé, mica, perles, argile, patine sacrificielle

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Sculptures vaudou Nago et Fon, Bénin

Bois, corde, argile, patine sacrificielle,

Collection Anne et Jacques Kerchache

Photo © Yuji Ono


Pour commémorer le dixième anniversaire de la disparition de l'explorateur esthète Jacques Kerchache, la fondation Cartier a organisé une exposition exceptionnelle intitulée Vaudou, consacrée aux sculptures traditionnelles d'Afrique occidentale que l'on nomme bocio.

"Ces sculptures sont reliées à l'énergie des divinités vaudou. Elles sont les intermédiaires entre le monde visible et le monde spirituel. (...) Utilisées dans le but de nuire et/ou de protéger, elles sont susceptibles de modifier le cours des existences. Leur force est à la fois visuelle et métaphysique, comme l'indique leur nom, bocio, qui signifie cadavre (cio) doté de pouvoir (bo)"


Cette exposition m'a dérangée, troublée et émue. On ne sort pas indemne de l'exposition Vaudou. Les objets présentés appartiennent au domaine du sacré et non au domaine de l'art bien qu'ils soient chargés d'une esthétique puissante. On se sent terriblement profane face à ces sculptures chargées de symbolique.


Par ailleurs, la scénographie élitiste et austère de l'exposition réalisée par Enzo Mari, un ponte du design italien, n'est pas adaptée. La première salle suggérant un village africain est réussie mais la salle au sous-sol (le cœur de l'exposition) est franchement agaçante. Une cinquantaine de bocio sont présentés dans des petites vitrines, comme des objets de luxe, sans la moindre explication. Certaines statuettes sont mal éclairées, la pénombre dissimule les détails. On ne présente pas des statuettes sacrées comme une collection de sacs Vuitton. C'est choquant.


Malgré tout, la collection de bocio issue des expéditions au Bénin de Jacques Kerchache est extraordinaire. On se laisse happer par la splendeur mystérieuse et envoûtante de ces statuettes recouvertes de patine sacrificielle, dotées de pouvoirs maléfiques ou protecteurs. L'assemblage complexe de matières végétales et animales projette l'essence de l'âme, de la vie et parfois de la mort. Le caractère magique des bioco est renforcé par leur aspect vivant, ces statuettes semblent être dotées d'une âme.


VAUDOU

du 5 avril au 25 septembre 2011

Fondation Cartier

261, bd Raspail

75014 Paris


visite virtuelle et documents :

www.vaudou-vodun.com

Fondation Cartier

Katrien Van Hecke, collection AW 2011




Katrien Van Hecke est une jeune créatrice Belge basée à Anvers. L'année dernière, j'ai été touchée par son univers artistique, son travail original, étonnant et précieux.
La créatrice réalise ses robes elle-même à la main en utilisant la technique du wax pour imprimer ses tissus. Les modèles sont souvent uniques. Pour cette collection 2011, Katrien s'est inspirée des lignes directes utilisées dans les peintures de Basquiat. Elle utilise toujours le tricot et le crochet pour réaliser certains modèles. Elle teint également ses tissus à la main laissant ainsi un effet irrégulier au niveau des coutures. La première jupe est travaillée avec du cuir de raie. Les créations subtiles de Katrien sont pleines de petits détails.
Un travail unique et précieux.

PINA by Wim Wenders, sortie le 6 avril








SYNOPSIS :
PINA est un film pour Pina Bausch de Wim Wenders.
C'est un film dansé en 3D, porté par l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal et l’art singulier de sa chorégraphe disparue à l’été 2009.
Ses images nous convient à un voyage au coeur d'une nouvelle dimension, d’abord sur la scène de ce légendaire Ensemble, puis hors du théâtre, avec les danseurs, dans la ville de Wuppertal et ses environs - cet endroit dont Pina Bausch a fait son port d’attache durant 35 ans et où elle a puisé sa force créatrice.





www.filmsdulosange.fr